Près de la citadelle
Au point culminant du rocher se dressent les ruines impres-sionnantes de la citadelle, aujourd'hui appelée «Anakteron» (château), mais aussi «to Kefalari tis pyritidhapothikis» (tour de la poudrière). On parvient à la citadelle, au cœur de la forteresse, en suivant un petit sentier rocailleux qui part soit d'Hagia Sophia, soit des grands réservoirs, et serpente au milieu des pousses de thym, de marjolaine et des broussailles sèches.
Les murailles de la citadelle datent de la période byzantine, au temps des premières implantations. Au cours des périodes suivantes, les murs étaient toujours reconstruits lorsqu'ils avaient été endommagés par l'artillerie des attaquants. Le plan des lieux est aisé à reconnaître: une enceinte rectangulaire avec une tour à trois des coins. Un long mur relie le quatrième coin à une autre tour ronde qui se dresse au bord septentrional du précipice.
On pénètre dans la citadelle près du bassin d'une fontaine à même le mur extérieur. On peut voir dans la cour les restes des murs intérieurs. A l'extérieur des murs: un bâtiment en forme de tour assez bien préservé, qui servit longtemps de bergerie — un sort qui fut celui de maint édifice historique de l'endroit. De la fort belle maçonnerie orne ses coins et le chambranle de sa porte.
Ces fortifications accentuent encore la «profondeur» stratégique du rocher, créant une ligne de repli supplémentaire pour le cas où l'ennemi parviendrait jusqu'au plateau. Des historiens rapportent que la citadelle servait aussi de prison d'Etat.
La citadelle offre une vue superbe de la levée vers Yéphira et des montagnes proches de Monemvassia, de la baie jusqu'à Epidaure Liméra, et de la baie méridionale avec les monts Lyra, le cap Camili et, au loin, le cap Malée. Par une journée claire, on devrait même apercevoir la Crète.
Gravure d'après un dessin de Lanza tirée de Wyse, 1858


